8 oct. 2012

Valeur et prix des objets de collection

Contrairement aux marchandises manufacturées neuves, les objets de collection ont
rarement un prix constant, fixe et universel. On parle souvent de la loi du marché, de l’offre et de la demande. Que cela signifie-t-il ?
Le marché.
Quand un objet se vend régulièrement dans une certaine fourchette de prix, on peut dire qu’il a atteint « son prix ». On peut aussi parler de cote (valeur atteinte couramment admise).
La demande
Plus un objet est demandé, plus son prix aura tendance à augmenter. C’est ce qui fait que les collections à la mode atteignent des prix élevés, voire déraisonnables. Mais la demande est susceptible de fluctuer…
La rareté
C’est évidemment un facteur important. Mais pas le plus déterminant. Un objet rare mais peu demandé peut ainsi être moins cher qu’un objet commun mais très recherché…
En revanche, un objet à la fois rare et recherché peut atteindre des sommets. Comme
certaines voitures de collection ou, mieux, les oeuvres d’art qui, par essence, sont uniques (dans ce cas, c’est la renommée de l’artiste – ou la mode – qui fait la cote).
L’âge
On peut penser que plus un objet est ancien, plus il est rare. C‘est loin d’être toujours le cas.
L’origine
L’origine géographique a une influence très relative sur la rareté. En France, on verra moins fréquemment une monnaie chinoise qu’une monnaie indochinoise (l’Indochine étant une ex-colonie française). Mais la demande étant plus faible, l’incidence sur la valeur le sera aussi.
L’origine et la destination. Traditionnellement, les collections portaient sur des objets préexistants
(timbres, monnaies, cartes postales, moulins à cafés, miniatures, décorations
militaires, fèves, coquetiers, etc.). Désormais, on « crée » régulièrement des collections (porte-clés, pin’s, pog’s, magnets…). Souvent imaginées par les services marketing
d’entreprises commerciales, elles sont toujours éphémères.
De même, on fabrique des objets « pour les collectionneurs », généralement à tirage limité (« beaux timbres », monnaies commémoratives, médailles touristiques, figurines, séries de fèves, etc.). Ces objets acquièrent rarement de la valeur car si leur tirage est limité, la demande est habituellement passagère et la revente difficile : tous les collectionneurs ont pu se les procurer en temps voulu.
De plus, les conditions de mise sur le marché peuvent varier selon que l’émetteur est un organisme officiel ou réglementé (Poste, Banque de France, Monnaie de Paris, éditeur d’art…) ou qu’il s’agit d’une société privée, libre de ses fabrications. Rien n’empêche, par exemple, un éditeur de pin’s, de capsules de champagne, de fèves, de lancer un objet à petit tirage puis de procéder à un retirage important une fois le succès de son produit assuré. À moins qu’il se soit engagé à ne jamais procéder à un retirage (publicité mensongère). Mais qui va contrôler ?
L’état de conservation
Facteur essentiel. Un même objet peut voir sa valeur divisée par 5, 10, 20 s’il est en
mauvais état. Cela s’apprécie au coup par coup, après examen de l’objet. Là encore, des disparités existent. Une dent manquant à un timbre ou une ébréchure sur une assiette sont des défauts majeurs. Une carte postale ancienne dont un coin est légèrement plié ne sera pas trop dévalorisée, surtout si elle a voyagé.
Plus généralement, on accepte un défaut sur un objet rare, moins sur un objet ordinaire.
Le désir – et le budget – du collectionneur
Finalement, un objet n’a de valeur que s’il trouve un acquéreur. Tant qu’il n’est pas vendu, sa valeur n’est qu’hypothétique. C’est donc le collectionneur qui décide, selon son désir et son budget. L’attrait ultime d’un objet réside peut-être dans cette question : « aurais-je, un jour, l’opportunité d’en acquérir un identique ? » Si la réponse est « non », l’objet peut avoir une grande valeur aux yeux de l’amateur.
Le prix
Ainsi, établir un prix consiste à tenir compte – dans la mesure de ses connaissances –, de la rareté, de la demande, des prix du marché, de l’état de conservation et de facteurs commerciaux (frais, charges, TVA, bénéfice…)
Tout un métier…

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