Un objet que j'ai mis sur eBay et dont la vente se terminait aujourd’hui a reçu les trois plus hautes enchères suivantes :
- 206,60 EUR
- 205,60 EUR
- 201 EUR
Cinq minutes après la clôture, celui qui remporté l'objet me fait savoir qu'il ne paiera pas. Un charlot, comme il en existe tant sur la toile, un charlot susceptible de me faire passer pour un vendeur malhonnête qui a lui-même poussé artificiellement la vente puisque eBay ne publie pas les pseudos des enchérisseurs, empêchant ainsi de pister d'éventuelles manipulations...
Je propose donc l'objet au deuxième enchérisseur, ce qu'eBay nomme l'Offre de la Seconde Chance. En toute logique, je lui indique que le prix sera de 202 EUR, soit le montant de l'enchère inférieure augmentée de la surenchère minimale, 1 EUR. Autrement dit, le prix auquel la personne aurait remporté le lot si un crétin n'était pas venu interférer dans la transaction.
Mais voilà, l'Offre de la Seconde Chance est programmée par eBay à 205,60 EUR, soit l'offre maximale du deuxième enchérisseur.
Dans le cas présent, la différence, 3,60 EUR, n'est pas énorme. Mais dans d'autres circonstances, elle peut l'être. Des dizaines, voire des centaines d'euros.
Pourquoi le deuxième enchérisseur devrait-il payer pour le comportement irresponsable d'un abruti congénital ? Avec un peu de chance, il va refuser mon offre et me prendre pour un manipulateur. Et je n'aurais plus qu'à tout recommencer, en espérant obtenir le même prix.
Quant aux sanctions qui pourront être prises par eBay contre l'idiot de service, je n'y crois guère.
Je comprends mieux l'intérêt de ceux qui gonflent artificiellement leurs enchères.
Encore un exemple de personnes correctes qui doivent payer pour les malhonnêtes. Notre environnement et les faits divers sont remplis de ces exploits de crétins.
Mais qu'eBay récompense leur tricherie est proprement inacceptable.
Un vrai pousse-au-crime.
13 oct. 2012
8 oct. 2012
Valeur et prix des objets de collection
Contrairement aux marchandises manufacturées neuves, les objets de collection ont
rarement un prix constant, fixe et universel. On parle souvent de la loi du marché, de l’offre et de la demande. Que cela signifie-t-il ?
Le marché.
Quand un objet se vend régulièrement dans une certaine fourchette de prix, on peut dire qu’il a atteint « son prix ». On peut aussi parler de cote (valeur atteinte couramment admise).
La demande
Plus un objet est demandé, plus son prix aura tendance à augmenter. C’est ce qui fait que les collections à la mode atteignent des prix élevés, voire déraisonnables. Mais la demande est susceptible de fluctuer…
La rareté
C’est évidemment un facteur important. Mais pas le plus déterminant. Un objet rare mais peu demandé peut ainsi être moins cher qu’un objet commun mais très recherché…
En revanche, un objet à la fois rare et recherché peut atteindre des sommets. Comme
certaines voitures de collection ou, mieux, les oeuvres d’art qui, par essence, sont uniques (dans ce cas, c’est la renommée de l’artiste – ou la mode – qui fait la cote).
L’âge
On peut penser que plus un objet est ancien, plus il est rare. C‘est loin d’être toujours le cas.
L’origine
L’origine géographique a une influence très relative sur la rareté. En France, on verra moins fréquemment une monnaie chinoise qu’une monnaie indochinoise (l’Indochine étant une ex-colonie française). Mais la demande étant plus faible, l’incidence sur la valeur le sera aussi.
L’origine et la destination. Traditionnellement, les collections portaient sur des objets préexistants
(timbres, monnaies, cartes postales, moulins à cafés, miniatures, décorations
militaires, fèves, coquetiers, etc.). Désormais, on « crée » régulièrement des collections (porte-clés, pin’s, pog’s, magnets…). Souvent imaginées par les services marketing
d’entreprises commerciales, elles sont toujours éphémères.
De même, on fabrique des objets « pour les collectionneurs », généralement à tirage limité (« beaux timbres », monnaies commémoratives, médailles touristiques, figurines, séries de fèves, etc.). Ces objets acquièrent rarement de la valeur car si leur tirage est limité, la demande est habituellement passagère et la revente difficile : tous les collectionneurs ont pu se les procurer en temps voulu.
De plus, les conditions de mise sur le marché peuvent varier selon que l’émetteur est un organisme officiel ou réglementé (Poste, Banque de France, Monnaie de Paris, éditeur d’art…) ou qu’il s’agit d’une société privée, libre de ses fabrications. Rien n’empêche, par exemple, un éditeur de pin’s, de capsules de champagne, de fèves, de lancer un objet à petit tirage puis de procéder à un retirage important une fois le succès de son produit assuré. À moins qu’il se soit engagé à ne jamais procéder à un retirage (publicité mensongère). Mais qui va contrôler ?
L’état de conservation
Facteur essentiel. Un même objet peut voir sa valeur divisée par 5, 10, 20 s’il est en
mauvais état. Cela s’apprécie au coup par coup, après examen de l’objet. Là encore, des disparités existent. Une dent manquant à un timbre ou une ébréchure sur une assiette sont des défauts majeurs. Une carte postale ancienne dont un coin est légèrement plié ne sera pas trop dévalorisée, surtout si elle a voyagé.
Plus généralement, on accepte un défaut sur un objet rare, moins sur un objet ordinaire.
Le désir – et le budget – du collectionneur
Finalement, un objet n’a de valeur que s’il trouve un acquéreur. Tant qu’il n’est pas vendu, sa valeur n’est qu’hypothétique. C’est donc le collectionneur qui décide, selon son désir et son budget. L’attrait ultime d’un objet réside peut-être dans cette question : « aurais-je, un jour, l’opportunité d’en acquérir un identique ? » Si la réponse est « non », l’objet peut avoir une grande valeur aux yeux de l’amateur.
Le prix
Ainsi, établir un prix consiste à tenir compte – dans la mesure de ses connaissances –, de la rareté, de la demande, des prix du marché, de l’état de conservation et de facteurs commerciaux (frais, charges, TVA, bénéfice…)
Tout un métier…
rarement un prix constant, fixe et universel. On parle souvent de la loi du marché, de l’offre et de la demande. Que cela signifie-t-il ?
Le marché.
Quand un objet se vend régulièrement dans une certaine fourchette de prix, on peut dire qu’il a atteint « son prix ». On peut aussi parler de cote (valeur atteinte couramment admise).
La demande
Plus un objet est demandé, plus son prix aura tendance à augmenter. C’est ce qui fait que les collections à la mode atteignent des prix élevés, voire déraisonnables. Mais la demande est susceptible de fluctuer…
La rareté
C’est évidemment un facteur important. Mais pas le plus déterminant. Un objet rare mais peu demandé peut ainsi être moins cher qu’un objet commun mais très recherché…
En revanche, un objet à la fois rare et recherché peut atteindre des sommets. Comme
certaines voitures de collection ou, mieux, les oeuvres d’art qui, par essence, sont uniques (dans ce cas, c’est la renommée de l’artiste – ou la mode – qui fait la cote).
L’âge
On peut penser que plus un objet est ancien, plus il est rare. C‘est loin d’être toujours le cas.
L’origine
L’origine géographique a une influence très relative sur la rareté. En France, on verra moins fréquemment une monnaie chinoise qu’une monnaie indochinoise (l’Indochine étant une ex-colonie française). Mais la demande étant plus faible, l’incidence sur la valeur le sera aussi.
L’origine et la destination. Traditionnellement, les collections portaient sur des objets préexistants
(timbres, monnaies, cartes postales, moulins à cafés, miniatures, décorations
militaires, fèves, coquetiers, etc.). Désormais, on « crée » régulièrement des collections (porte-clés, pin’s, pog’s, magnets…). Souvent imaginées par les services marketing
d’entreprises commerciales, elles sont toujours éphémères.
De même, on fabrique des objets « pour les collectionneurs », généralement à tirage limité (« beaux timbres », monnaies commémoratives, médailles touristiques, figurines, séries de fèves, etc.). Ces objets acquièrent rarement de la valeur car si leur tirage est limité, la demande est habituellement passagère et la revente difficile : tous les collectionneurs ont pu se les procurer en temps voulu.
De plus, les conditions de mise sur le marché peuvent varier selon que l’émetteur est un organisme officiel ou réglementé (Poste, Banque de France, Monnaie de Paris, éditeur d’art…) ou qu’il s’agit d’une société privée, libre de ses fabrications. Rien n’empêche, par exemple, un éditeur de pin’s, de capsules de champagne, de fèves, de lancer un objet à petit tirage puis de procéder à un retirage important une fois le succès de son produit assuré. À moins qu’il se soit engagé à ne jamais procéder à un retirage (publicité mensongère). Mais qui va contrôler ?
L’état de conservation
Facteur essentiel. Un même objet peut voir sa valeur divisée par 5, 10, 20 s’il est en
mauvais état. Cela s’apprécie au coup par coup, après examen de l’objet. Là encore, des disparités existent. Une dent manquant à un timbre ou une ébréchure sur une assiette sont des défauts majeurs. Une carte postale ancienne dont un coin est légèrement plié ne sera pas trop dévalorisée, surtout si elle a voyagé.
Plus généralement, on accepte un défaut sur un objet rare, moins sur un objet ordinaire.
Le désir – et le budget – du collectionneur
Finalement, un objet n’a de valeur que s’il trouve un acquéreur. Tant qu’il n’est pas vendu, sa valeur n’est qu’hypothétique. C’est donc le collectionneur qui décide, selon son désir et son budget. L’attrait ultime d’un objet réside peut-être dans cette question : « aurais-je, un jour, l’opportunité d’en acquérir un identique ? » Si la réponse est « non », l’objet peut avoir une grande valeur aux yeux de l’amateur.
Le prix
Ainsi, établir un prix consiste à tenir compte – dans la mesure de ses connaissances –, de la rareté, de la demande, des prix du marché, de l’état de conservation et de facteurs commerciaux (frais, charges, TVA, bénéfice…)
Tout un métier…
3 oct. 2012
Internet : des faux timbres comme s'il en pleuvait
Je suis atterré par le nombre de faux objets de collection mis en vente sur Internet. En premier, les faux timbres : timbres regommés, fausses surcharges par dizaines de milliers.
Pensant se dédouaner ou ayant, peut-être, mauvaise conscience, les vendeurs ajoutent parfois des commentaires hypocrites dans leur description : "timbre non expertisé" ou, pire, "timbre sans doute authentique car provenant d'une ancienne collection". Voire "timbre authentique, surcharge moderne". Sans parler des classiques "retirage", "tirage récent" qui évitent l'appellation "faux".
Il y a sur eBay, un vendeur (au moins) professionnel (!) qui a plus de 20 000 commentaires positifs alors qu'il vend essentiellement de fausses surcharges et des timbres regommés. Seulement les collectionneurs ne le voient pas, trop heureux qu'ils sont de réaliser de bonnes affaires. Pensez : un timbre acheté à 10 ou 15 % de sa cote.
Malheureusement pour eux, ils se sont sont fait pigeonner. Leurs timbres valent peut-être le tiers de ce qu'ils ont payé (regommés) ou même rien du tout (faux). Ils ne le constateront que dans cinq, dix ou vingt ans, au moment de revendre leur collection.
La seule parade à ce trafic est de consulter un expert. A ce sujet, voir l'interview de Jean-François Brun, l'un des plus grands experts mondiaux en philatélie. On peut aussi visiter le site de l'ASPPI, une association qui se démène comme elle peut pour traquer les annonceurs indélicats.
En attendant, les escrocs s'épanouissent sur les sites d'enchères, tissant leur toile en attendant que les moucherons viennent s'y coller.
Vu la nuée de moucherons qui volète, ils ont encore de beaux jours devant eux.
Pensant se dédouaner ou ayant, peut-être, mauvaise conscience, les vendeurs ajoutent parfois des commentaires hypocrites dans leur description : "timbre non expertisé" ou, pire, "timbre sans doute authentique car provenant d'une ancienne collection". Voire "timbre authentique, surcharge moderne". Sans parler des classiques "retirage", "tirage récent" qui évitent l'appellation "faux".
Il y a sur eBay, un vendeur (au moins) professionnel (!) qui a plus de 20 000 commentaires positifs alors qu'il vend essentiellement de fausses surcharges et des timbres regommés. Seulement les collectionneurs ne le voient pas, trop heureux qu'ils sont de réaliser de bonnes affaires. Pensez : un timbre acheté à 10 ou 15 % de sa cote.
Malheureusement pour eux, ils se sont sont fait pigeonner. Leurs timbres valent peut-être le tiers de ce qu'ils ont payé (regommés) ou même rien du tout (faux). Ils ne le constateront que dans cinq, dix ou vingt ans, au moment de revendre leur collection.
La seule parade à ce trafic est de consulter un expert. A ce sujet, voir l'interview de Jean-François Brun, l'un des plus grands experts mondiaux en philatélie. On peut aussi visiter le site de l'ASPPI, une association qui se démène comme elle peut pour traquer les annonceurs indélicats.
En attendant, les escrocs s'épanouissent sur les sites d'enchères, tissant leur toile en attendant que les moucherons viennent s'y coller.
Vu la nuée de moucherons qui volète, ils ont encore de beaux jours devant eux.
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