Dans tous les salons de collectionneurs, foires à tout et autres vide-greniers, exposants professionnels et particuliers font généralement bon ménage. Mais, s'ils viennent tous pour vendre des objets plus ou moins anciens, plus ou moins précieux, leurs motivations sont différentes. Pour les premiers, il s'agit de leur "gagne-pain". Leur métier. Les seconds devraient être là uniquement pour désencombrer leur domicile : les ustensiles de cuisine dont ils n'ont plus l'utilité, les livres qu'ils ont lu cinq fois, les jouets de l'enfant qui a grandi et les vêtements dans lesquels il ne rentre plus, l'ancienne décoration qui a cessé de plaire, les bibelots dont la belle-mère a fini par se lasser, la garde-robe passée de mode... Mais, parfois, des particuliers déballent des stocks sans cesse renouvelés à faire pâlir d'envie les professionnels. Pire, dans quelques cas, ils vendent des articles neufs. Dans les deux cas, ils font acte de professionnels sans en être, sans en acquitter les frais ni les charges, sans offrir les mêmes garanties.
A cela, certaines foires à tout et salons de collectionneurs ajoutent une autre discrimination : non seulement les faux particuliers y sont accueillis sans la moindre vérification mais encore les professionnels déclarés paient-ils leur emplacement plus cher. Pourquoi pénaliser ceux qui sont en règle avec la loi ? Parce que ce sont les nababs du marché de l'occasion ? Il n'y a qu'à voir les magasins de brocante fermés ces dix dernières années pour se convaincre du contraire.
Ceux dont c'est le métier doivent vivre et faire vivre leur famille avec le produit de leurs ventes. A l'inverse, et par définition, les amateurs font cela en dehors de leur activité professionnelle. C'est-à-dire en plus. Sachant que les revenus supplémentaires ainsi dégagés sont rarement déclarés, les "privilégiés" du système ne sont pas ceux qu'on croit.
S'il devait y avoir un droit d'entrée plus important, ce sont, logiquement, les particuliers qui devraient l'acquitter.
Pour éviter toute polémique infinie, on pourrait aussi imaginer un prix unique, pour les "pros" et les "amateurs".
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